Argumentaire : Villes

Dans le cadre de son Initiative pour les villes qui porte sur un montant de 10 milliards de dollars—et qui associe des investissements à des services de conseil — IFC forge des partenariats stratégiques avec les villes du monde entier dans le but de répondre aux besoins pressants de leurs habitants avec la participation du secteur privé. L’Initiative pour les vides aide les autorités municipales à créer des villes durables et résilientes face au changement climatique. IFC apporte un soutien aux villes en les aidant à mobiliser des financements sur le marché, en établissant des liens entre celles-ci et les marchés des capitaux, et en les aidant à diversifier leur base d’investisseurs. Elle met à profit les compétences spécialisées de la Banque mondiale et du secteur privé et soutient le montage et le développement de projets en vue de la constitution de partenariats public-privé (PPP), mène une action d’information auprès de la population et renforce les capacités dans le but de faciliter la mise en œuvre de projets d’infrastructure. Depuis 2004, IFC a investi et mobilisé plus de 9 milliards de dollars au titre de plus de 280 projets d’infrastructure urbaine.

Dans le quartier d’Aspern, à Vienne (Autriche), la Frauen-Werk-Stadt (ville au service des femmes) a été conçue par des architectes de sexe féminin, qui ont organisé tous ses aspects dans l’optique des femmes. À titre d’exemple, il existe des endroits réservés aux poussettes à tous les étages, les appartements ont des plans flexibles, les cages d’escalier sont suffisamment larges pour permettre des rencontres, et les bâtiments sont peu élevés de manière qu’il soit plus facile de voir ce qui se passe dans la rue. Cette opération pilote faisant tache d’huile dans Vienne, l’éclairage municipal a été amélioré et les passages piétons ont été adaptés de manière à faciliter la traversée des rues, les trottoirs ont été élargis, les barrières ont été enlevées et des bancs ont été installés. Ces principes ont été adoptés dans un certain nombre d’autres villes, et l’ONU a déclaré que l’approche retenue à Vienne comptait parmi les meilleures pratiques.

Face au nombre exceptionnellement élevé d’actes de violence fondée sur le genre commis dans les transports publics à Quito (Équateur), la ville a mis en place le programme Bájale al acoso (arrêter le harcèlement) qui a donné lieu à la mise en service d’un numéro auquel les victimes peuvent envoyer gratuitement un message texte pour signaler une agression. Celle-ci est immédiatement communiquée au chauffeur d’autobus, qui alerte les passagers de l’acte commis. La victime est alors appelée au téléphone par un psychologue qui l’aide à déterminer les mesures qu’elle doit prendre, et lui indiquer entre autres comment déposer une plainte officielle. Entre son lancement en 2017 et juin 2018, le programme a donné lieu au signalement de plus de 1 200 agressions, qui ont débouché sur 11 condamnations. De l’avis des autorités municipales, le programme a principalement contribué à dénormaliser les agressions et, notamment, à intensifier la sanction sociale des auteurs de ces actes par ceux qui en ont été témoins.

SafetiPin, qui est une application initialement mise au point en Inde, permet à ses utilisateurs d’attribuer une note aux rues et aux espaces publics sur la base de différents critères de sécurité publique, d’alerter leurs amis ou les membres de leur famille de l’endroit où ils se trouvent et des risques auxquels ils peuvent être exposés, et aussi d’évaluer le danger qui existe la nuit. En 2018, SafetiPin était utilisée par 85 000 personnes dans 50 villes du monde entier, et les développeurs de l’application collaboraient activement avec 12 villes. L’application a permis d’améliorer la situation, a entraîné une augmentation des patrouilles de police dans plus de 70 % des zones qualifiées de « mal éclairées » à Delhi et a contribué à améliorer la sécurité au marché principal de Nairobi en procurant des données qui ont permis d’améliorer l’éclairage, les trottoirs et les emplacements des vendeurs. À Bogota, les données produites par SafetiPin servent à améliorer la sécurité des pistes cyclables et à déterminer où installer les parcs à vélos.