Argumentaire : Transports

Maersk Group, conglomérat danois de sociétés de logistique et de transports maritimes, a désormais pour pratique commerciale de promouvoir la diversité et l’inclusion au sein de ses effectifs. Bien que les emplois de cols blancs soient relativement bien répartis entre les femmes et les hommes, les équipes de gestion continuent d’être principalement constituées d’hommes. Pour remédier à la situation, Maersk a fixé des cibles concernant le nombre de femmes occupant des postes d’encadrement et de haut niveau et ayant des fonctions au niveau de la direction et du Conseil d’administration. Il a également mis en place un tableau de bord de la diversité en 2015 pour aider ses unités commerciales à mieux suivre les progrès en direction des cibles fixées et à recenser les problèmes observés ainsi que ceux qui pourraient se poser à l’avenir. Il a également adopté des programmes de formation ciblant les femmes assumant des fonctions de direction. Ces programmes couvrent les questions de gestion et offrent des possibilités de réseautage.

Sachant que les femmes constituent une part notable des usagers et ont des trajets distincts de ceux des hommes, le ministère chilien des Transports a adopté une politique visant à accroître l’équité entre les genres dans les transports publics. Santiago a mis à l’essai un modèle qui permet de procéder à un paiement unique pour les trajets effectués en autobus, en métro et en train de banlieue et peut être utilisé pour plus d’un trajet. Cette manière de procéder est très utile pour les femmes, car il réduit le coût de l’enchaînement de différents modes de transport. La ville a adopté des itinéraires nocturnes plus sûrs, a installé des boutons d’appel d’urgence et a lancé des applications mobiles pour accroître la sécurité. Les autobus prennent en compte les préférences des femmes en leur proposant des sièges plus larges et un plus grand espace pour faciliter leurs déplacements avec des enfants ou des personnes âgées. Il a également été décidé d’accroître le nombre de femmes employées dans le secteur en formant des conductrices et en établissant des quotas par sexe.

En 2015, la Banque mondiale a intégralement annulé un projet d’un montant de 265 millions de dollars après que de graves allégations de violence et de sévices sexuels avaient été portées contre des sous-traitants. Le projet, qui devait donner lieu à la construction d’une route de 66 kilomètres à Kamwenge dans l’ouest du pays, n’a pas suffisamment pris en compte la sécurité et le bien-être des membres de la population. Durant la phase de construction, un grand nombre de grossesses non prévues et de filles abandonnant leurs études secondaires a été enregistré dans les villages avoisinants par suite d’un afflux de travailleurs temporaires peu supervisés. Un rapport externe est parvenu, entre autres, à la conclusion que le projet n’avait pas donné lieu à des consultations adéquates avec la population locale.

Il est possible de recourir aux technologies pour accroître la sécurité des femmes dans les transports publics. L’application du service de voiture de tourisme avec chauffeur Uber a intégré un grand nombre de fonctionnalités pour accroître la sécurité des femmes, conductrices et passagères, notamment un bouton d’appel d’urgence qui alerte la police et permet d’assurer un suivi par GPS en temps réel, la possibilité de communiquer les détails du trajet aux membres de la famille ou des amis et la fourniture de coordonnées anonymes au moment de la connexion par l’application. Safetipin, application mobile mise au point en Inde, offre la possibilité de procéder à des audits de sécurité en utilisant une technologie de recherche géographique, et collecte des informations auprès des usagers et d’auditeurs formés pour évaluer la manière dont la sécurité dans les espaces publics urbains est perçue. Des informations sont recueillies pour neuf paramètres, parmi lesquels l’éclairage, la présence ou l’absence de nombreuses autres personnes, la disponibilité de transports publics et l’existence de voies piétonnières. Cette application, qui cible plus particulièrement les connexions du dernier kilomètre et les espaces à proximité des stations de métro et qui a initialement été utilisée à Delhi, a par la suite été adoptée dans des villes comme Bogota, Manille et Mexico.

Un projet routier réalisé au Pérou a donné aux femmes la possibilité d’expliquer ce dont elles avaient besoin dans le domaine des transports dans le cadre d’ateliers à caractère participatif. Grâce en grande partie à la consultation de ces dernières, il a été décidé de réhabiliter 3 465 kilomètres de tronçons routiers empruntés par des transports non motorisés, ce qui a permis de relier des localités jusque-là isolées à des marchés et à des services et d’accroître le taux de rendement économique du projet. Selon une évaluation de l’impact du projet sur les femmes, 77 % de celles-ci se déplacent plus fréquemment et 65 % d’entre elles estiment être plus en sécurité durant les trajets. L’étude a également montré que la participation des femmes avait accru l’efficacité, la transparence et la qualité du projet.